Jeudi matin je me réveille chez Muriel, à Corcelles-les-Arts. Nous nous délectons pour le petit-déjeuner du cadeau de Cyrille : il a préparé une grosse douzaine de crêpes pour mon hôtesse du jour.
La veille Muriel avait cuisiné un repas exquis, arrosé d’un excellent Beaujolais. Elle connaît à la perfection les vignes de la région et les faisait visiter aux voyageurs avant un accident de santé, l’hiver dernier. Il y a quelque chose de touchant dans l’accueil de Muriel : elle a revêtu une jolie parure de bijoux, passé une bonne partie de l’après-midi à cuisiner pour moi. Elle m’avoue que depuis ses soucis de santé elle n’avait encore reçu personne ici.
L’après-midi, après un arrêt à Meursault – célèbre pour avoir accueilli le tournage de la Grande Vadrouille – elle me propose une visite de Beaune. L’endroit est truffée de caves à vin et de restaurants étoilés. Une statue de Bruno Catalano, l’un de mes artistes contemporains favoris, trône sur l’une des places principales. Mais ce sont ses toits qui me surprennent. Des motifs bariolés composés de tuiles vernissées constellent le ciel de la ville. L’édifice le plus remarquable est sans conteste l’Hôtel-Dieu. Une vente aux enchères se tient ici chaque année. Des bouteilles de prestige, produites sur les terres des hospices de Beaune, y sont achetées à prix d’or par de riches amateurs. Le bénéfice permet de faire tourner l’hôpital de la ville, ainsi que deux structures pour personnes âgées.