Mardi soir je passe la nuit à Aix-en-Provence, chez Morgane. Elle est passionnée d’histoire, termine une thèse sur le droit dans la Rome Antique, et passe une bonne partie de ses journées à traduire en Français des textes de loi latins. C’est la guide idéale pour me faire visiter Aix, ville romaine par excellence. Elle me fait remarquer chaque détail : l’ancienne maison close de la ville et ses balcons de forme phallique ; les figurines religieuses placées à l’entrée des rues pour protéger la ville de la peste ; les maisons bâties dans le rempart, pour économiser la construction d’un mur.
Elle me conseille ensuite d’aller admirer la montagne Sainte-Victoire, immortalisée par Cézanne. Depuis le barrage de Bimont, la vue est splendide et le paysage, vertigineux. Mais entre Aix la Romaine et Marseille la Grecque, entre Aix la bourgeoise et Marseille la populaire, mon cœur a fait son choix.
Je devais retourner dans les quartiers Nord de la cité phocéenne. J’avais trouvé une manière originale d’aborder ces quartiers sensibles, à travers une ferme pédagogique qui y a ouvert ses portes pour sensibiliser les jeunes des cités au monde paysan. Hélas Marie, qui était censée m’accueillir, est malade et me fait faux bond. Je décide donc de partir me promener, et de découvrir les célèbres calanques marseillaises. Des roches calcaires à perte de vue forment de petites criques à l’eau turquoise. L’espace d’un instant, je ne regrette pas les chèvres de Marie.