Je reste donc quelques jours dans le Mercantour, et décide sur les conseils d’Alba d’aller me promener dans les environs de Rimplas, sur le sentier de la Couletta. La balade y est moins spectaculaire que celle de la veille : les paysages sont moins dégagés, l’immensité se fait moins ressentir. Les longs passages dans les forêts de pins dévoilent des arbres infestés de nids de chenilles processionnaires : cela rend le paysage étrangement onirique.
Plus tard, je croise quasiment par hasard Mélissa, qui m’accueillera la nuit suivante. Elle travaille dans la station de la Colmiane, quelques kilomètres plus haut, et me propose de passer la soirée en compagnie de l’ensemble des saisonniers. Manon, sa colocataire, me reconnaît instantanément : nous nous étions croisés la veille, autour des lacs des Millefonts.
Les gens me dévisagent avec bienveillance, le chef a à cœur de me faire goûter les spécialités du terroir : farcis niçois ou génépi. L’accueil montagnard est chaleureux et bourru, j’apprécie cette proximité tout en retenue.
Encore un jour ici, puis je retournerai dans la plaine à la recherche de nouveaux paysages, et de nouveaux visages.