“Ce n’est pas le genre d’exercices où j’excelle, mais j’aime la sensation de ne pas maîtriser la force du courant, de juste pouvoir l’accompagner.”
“Ce n’est pas le genre d’exercices où j’excelle, mais j’aime la sensation de ne pas maîtriser la force du courant, de juste pouvoir l’accompagner.”
“En remerciement, ils m’offrent une bière et un morceau de musique. Les soucis sont derrière moi.”
Vous l’avez compris si vous avez regardé ma dernière vidéo, je suis temporairement bloqué dans la Drôme, à Valence.
Je n’ai que peu d’aventures à vous relater ; en revanche, j’ai reçu pas mal de questions sur la salade Shuba dont j’ai parlé ici.
J’ai donc appelé Lisa pour lui demander sa recette. Elle est Estonienne, vous pouvez suivre les yeux fermés ses conseils pour réussir ce plat russe qui sera idéal en detox, en cette période post-fêtes. Sur le papier, je n’aurais pas misé dessus ; mais je peux vous le garantir, c’est vraiment très bon.
Pour 8 personnes vous aurez besoin de :
– deux betteraves,
– cinq pommes de terre,
– quatre carottes,
– six œufs.
Tout cela, vous le faites bouillir, et vous le rapez (oui oui, même les œufs !).
Il vous faut aussi :
– un paquet de hareng fumé,
– un oignon frais coupé en cubes.
Pour la sauce, mélangez : mayonnaise (1/3), crème fraîche épaisse (2/3), un peu de jus de citron et du sel, pour une quantité de sauce d’environ 500 grammes.
Au final, déposez tous les ingrédients couche par couche dans un saladier, en commençant par les patates, puis carottes, oignons, hareng, betteraves, œufs, et une couche de sauce. Puis recommencez jusqu’à ce que le saladier soit rempli.
Bon appétit !
“La soirée est belle : des musiciens et un magicien mettent une jolie ambiance dans la grande salle. Ca me réconcilie un peu avec Noël, et son mercantilisme en toc.”
“C’est vraiment pour lui faire plaisir. Chaque fois qu’il est venu sur nos chantiers, c’était en toute amitié ; c’est un tout petit renvoi d’ascenseur.”
(et pour les connaisseurs, il a fait un temps de Pauchon)
“Avant cela, Dan nous avait parlé de cinéma : il possède une collection incroyable.”
Voilà un mois que je suis parti. Je m’accorde une journée pour faire un peu le point en allant dormir chez une amie, à Lyon.
Avec vingt-sept articles en trente jours, je parviens à peu près à garder le rythme de l’article quotidien que je m’étais imposé. Malgré cela, sur le fond, une chose m’ennuie : si les vidéos que je réalise retranscrivent les paysages que je vois et les aventures que je vis, j’ai le sentiment que je n’arrive pas tout à fait à rendre compte de la richesse humaine de mes expériences. J’ai des journées chargées : je dois tourner, monter et mettre en ligne mes vidéos, gérer la logistique et me trouver un toit tous les soirs. Mais avant tout, mes journées sont faites de discussions passionnantes avec mes hôtes. Avec certains nous refaisons le monde ; d’autres préfèrent me parler de leur vie personnelle. Aucune conversation n’est banale, et surtout, aucune n’est semblable. C’est cela que je ne parviendrai jamais à retranscrire. C’est pourtant ce qu’il y a de plus précieux dans mon voyage.
À Lyon nous partons manger dans un bouchon, restaurant déclinant les grands classiques de la gastronomie lyonnaise : saucisson chaud à la sauce beaujolais, quenelle de brochet et tarte à la praline. Puis nous partons à une heure de là, à Hauterives. C’est ici que le facteur Cheval, en butant sur une pierre à l’âge de 43 ans, s’est souvenu d’un vieux rêve et a commencé à bâtir un palais. Une merveille d’art brut qu’il mit 33 ans à achever, seul. Les formes irréelles de sa façade, ses murs parsemés de sculptures improbables et ses escaliers qui ne donnent sur rien ont inspiré Dali et Picasso. À la sortie, une sculpture en anamorphose de Bernard Pras rend hommage au facteur autodidacte.
“Sa mère a ramassé les olives jusqu’à 95 ans, à la main, comme dans le temps.”
Je reste donc quelques jours dans le Mercantour, et décide sur les conseils d’Alba d’aller me promener dans les environs de Rimplas, sur le sentier de la Couletta. La balade y est moins spectaculaire que celle de la veille : les paysages sont moins dégagés, l’immensité se fait moins ressentir. Les longs passages dans les forêts de pins dévoilent des arbres infestés de nids de chenilles processionnaires : cela rend le paysage étrangement onirique.
Plus tard, je croise quasiment par hasard Mélissa, qui m’accueillera la nuit suivante. Elle travaille dans la station de la Colmiane, quelques kilomètres plus haut, et me propose de passer la soirée en compagnie de l’ensemble des saisonniers. Manon, sa colocataire, me reconnaît instantanément : nous nous étions croisés la veille, autour des lacs des Millefonts.
Les gens me dévisagent avec bienveillance, le chef a à cœur de me faire goûter les spécialités du terroir : farcis niçois ou génépi. L’accueil montagnard est chaleureux et bourru, j’apprécie cette proximité tout en retenue.
Encore un jour ici, puis je retournerai dans la plaine à la recherche de nouveaux paysages, et de nouveaux visages.
Mardi 15 décembre. Je suis arrivé à Valdeblore hier soir, à la tombée de la nuit. Ce ne fut pas facile de trouver la maison d’Alba, car ce sont en fait cinq Valdeblore différents qui sont disséminés dans les montagnes du Mercantour. Alba me donne rendez-vous au quatrième lacet en descendant de “la Bolline”, et me guide dans la pénombre vers une petite maison de pierre au charme rustique.
Nous faisons connaissance ; Alba passe actuellement un diplôme pour devenir guide de moyenne montagne. L’été, elle est bénévole pour Sea Shepherd, l’association de Paul Watson qui lutte pour protéger la diversité de la vie sous-marine. Elle part filmer dans l’Arctique des confrontations épiques avec les baleiniers japonais, et me raconte sa vie à bord avec enthousiasme et une pointe de désenchantement.
Aujourd’hui, elle m’a conseillé de partir découvrir les lacs des Millefonts. Cinq lacs sont implantés autour du Mont Pépoiri, à vingt kilomètres de là. Vingt kilomètres, ici, c’est quarante minutes de route, pas moins. La région semble préservée des attaques de la modernité. Déjà, l’avant-veille, Maxime m’avait amené dans un restaurant typique de la région : le beurre y est encore servi dans une motte de plusieurs kilos, que l’on place sur la table dans un seau de bois. À la fin du repas, c’était une bouteille de poire qu’on nous avait posée ainsi… sans nous prévenir qu’il ne s’agissait pas d’eau, ce qui nous a valu d’avaler de travers un verre copieusement rempli.
La balade est somptueuse, tout est immense. À l’arrivée, les lacs sont gelés et reflètent le soleil qui amorce sa descente. Quelqu’un a tracé une inscription dans la glace du plus lac le plus grand. Je décide de rester quelques jours de plus dans la région, afin de mieux m’imprégner de ses paysages grandioses.